Depuis l’approche des scribes copistes de l’Égypte antique à l’invention de la presse et l’usage de la gravure sur bois vers 1400 en Europe, il existe une riche et longue tradition du multiple dans l’histoire.
Les images imprimés en plusieurs exemplaires permettent de diffuser les œuvres d’art plus largement. La série permet une meilleure vulgarisation et appropriation des œuvres, l’image éditée en plusieurs versions s’acquiérant à un prix réduit. A la fois plurielle et authentique, l’oeuvre d’art déclinée en de multiples exemplaires se fait accessible.
Par l'utilisation de l'imprimé comme médium artistique, les artistes répondent à l’ambition de faire de chaque édition une œuvre à la fois originale et multipliée.
Atlantic12 reproduit donc les originaux de François Schuiten et ce, au moyen de 3 techniques d'impressions différentes : l'offset, la sérigraphie et les encres pigmentaires. Le choix de l'une ou l'autre dépend du projet éditorial de l'image qu'on souhaite rendre accessible en la reproduisant. Chaque technique d'impression a son papier spécifique. Du Fine Art systématiquement, 100% coton, et de qualité archive, sans acide. Découvrez sous cette section un bref explicatif de ces 3 techniques.
L'offset (de l'anglais to set off, reporter), est un procédé d'impression qui est une amélioration de la lithographie, par le remplacement de la pierre lithographique par une plaque cintrable, adaptée à un cylindree. Il s'agit d'un procédé d'impression qui permet de reproduire une large gamme de couleur à partir de trois couleurs élémentaires : le cyan, la majenta et le jaune, auquel on ajoute le noir. Les presses sont donc constituées de 4 groupes d'impression, ce qui implique la création de 4 plaques. On parle alors de presse quadrichromique.
Notre imprimeur offset dispose d'une machine qui permet l'ajout en fin de process d'un vernis anti-uv qui favorise la conservation des images et leur confère une luminosité des plus fidèles à l'original.
Plaques CMJN réalisées pour l'impression quadrichromique de Machines à dessiner. DCL Printers, Bruxelles, 2016.
Machines à dessiner, DCL Printers, Bruxelles, 2016.
La sérigraphie est une technique d'impression qui utilise des pochoirs (à l'origine, des écrans de soie) interposés entre l’encre et le support. Chaque couleur est le résultat d'un passage machine individuel et est disposée en 'aplat'. Il n'y a donc aucune aucune trame. La sérigraphie est particulièrement utilisée pour la qualité et la profondeur de ses aplats. Ce procédé d'impression nécessite beaucoup de travail : réalisation de films pour chaque couleur, confection des pochoirs sur châssis (1 par couleur) grâce aux techniques d'enduction et d'ensolation (processus par lequel le pochoir est d'abord bouché par émulsion photosensible et une fois séché, l'émulsion photosensible durcit grâce au rayonnement ultraviolet), mise en couleur (passage après passage) et enfin, séchage.
À ne pas confondre avec la lithographie (du grec lithos « pierre » et graphein « écrire ») qui permet la création et la reproduction d'oeuvres graphiques en plusieurs exemplaires à partir de dessins reproduits sur une pierre calcaire (lithogravure). Le papier est mis en contact avec la pierre encrée dans une presse. L'impression se réalise couleur par couleur après une sélection manuelle reporté sur pierre. La qualité de transcription et le sens d'interprétation du lithographe assure la réussite de l'estampe. La xylographie (du grec xulon « bois » et graphein « écrire ») est quant à elle également un procédé de reproduction multiple d'une image sur un support tel que le papier ou le tissu mais qui utilise la technique de la gravure sur bois (xylogravure).
Il est triste et extrêmement regrettable que le métier de sérigraphe disparaisse, tant cette technique d'impression offre un résultat visuel unique et incomparable aux autres types d'impression. Atlantic12 a du moins le privilège de travailler avec les 2 derniers artisan-sérigraphe bruxellois d'exception, capable de reproduire du trait aussi fin que celui de Schuiten en grand format et en utilisant jusqu'a une dizaine de couleurs différentes et ce, toujours avec une précision et une exigence absolue, fruit de décennie d'expérience et de métier : Philippe Strulens pour SP Production, qui a malheureusement cessé d'exercer en 2019 et Vincent Carlier (Atelier Vertical), toujours en activité.
Découvrez ce mini film qui retrace en quelques minutes le processus de création d'une sérigraphie artisanale.
RALENTIR par Schuiten et Durieux, Atelier Vertical, Bruxelles, 2021.
Dialogues, SP Productions, Bruxelles, 2016.
L'estampe numérique, la giclée ou plus spécifiquement, la digigraphie (label créé par ©Epson), est un procédé d'impression réalisée en technique digitale sur des imprimantes jet d'encre pigmentaire grand format. L'imprimante à jet d'encre utilise une dizaine d'encres liquides et autorise des rendus couleurs de qualité exceptionnel, quasi photographique. Même à l'aide d'un compte-fils, aucune trame n'est visible à l'oeil nu. Le jet d'encre est un procédé d'impression sans contact dans lequel d'infimes gouttes d'encre (de l'ordre du picolitre) sont projetées par des buses. Plus proche de la peinture à l'huile, les encres à pigments comportent des particules colorées solides volumineuses (seulement quelques microns tout de même) qui sont simplement transportées par un fluide transparent et facilement évaporable.
L'expression « estampe numérique » est apparue à la fin des années 1980 pour désigner toutes les épreuves produites par une imprimante. Elle tire ses origines de l’histoire de l’estampe. Depuis ses débuts, l’estampe est liée avec le progrès technologique. Elle prend son essor grâce à l’invention du papier et participe à l’évolution de la connaissance scientifique par sa situation quasi exclusive de diffusion de l’image. L'estampe est le terme générique qui désigne une image imprimée sur papier à l'aide d'un support plan encré et passé sous presse, utilisant au choix les techniques de la gravure, de la lithographie ou de la sérigraphie.
L'imprimerie et la reproduction mécanisée ont par la suite transformé les procédés artistiques tels que l'estampe. La diffusion de la lithographie, de la sérigraphie et maintenant de l’impression numérique démontre une continuité dans l’évolution de l'estampe. Le développement de l'estampe numérique se fait en parallèle avec celui de l’art numérique et avec la popularisation de la photographie numérique. L’intérêt pour la photographie numérique a augmenté la demande en papiers et en encres archivistiques, de laquelle résulte une amélioration de la conservation des épreuves numériques.
La Type 12 - En montagne, SP Productions, Bruxelles, 2015.